Suis-je victime du syndrome de l’imposteur ?
Dans de nombreuses situations, le doute constitue un véritable moteur de progrès. En effet, ce n’est qu’en ayant un regard critique sur soi que l’on peut s’améliorer et venir à bout de nos faiblesses.
Mais porté à l’excès, le doute peut entraîner à un manque de confiance qui peut à son tour constituer un véritable frein à notre développement personnel.
Lorsque la remise en question est systématique et permanente, elle devient ce qu’on appelle « syndrome de l’imposteur » ou « syndrome de l’autodidacte ».
Envahi par le doute
Ce syndrome est une forme de doute maladif touchant surtout « les personnes performantes qui n’ont jamais l’impression de réussir, qui croient que leurs accomplissements sont dus à un concours de circonstances et qui ont peur que l’on se rende compte de leur imposture ».
En principe et de manière générale, il est relativement aisé de surmonter ce trouble.
Le problème est que, parfois, il peut nous toucher sans que l’on s’en rende compte.
Dans ces cas-là, il inflige un stress pouvant conduire à un épuisement ou une dépression. Pour vous éviter le pire, on vous propose de découvrir les signes du syndrome de l’imposteur qui ne trompent pas. Après, on vous exposera nos conseils pour surmonter ce trouble. Mais avant tout cela, quelques remarques sur ce syndrome s’imposent.
Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?
Le syndrome de l’imposteur peut être défini par 3 éléments constitutifs :
- La conviction perpétuelle d’être incompétent ;
- La tendance à douter de ses réussites et d’en attribuer la réalisation des facteurs extérieurs comme la chance ou l’aide d’autrui ;
- La forte croyance de duper les autres et la peur d’être démasqués par ces derniers à un moment ou à un autre.
Ce phénomène a été théorisé en 1978 par deux psychologues, Pauline Rose Clance et Suzanne Imes. Il faut préciser que « le syndrome de l’imposteur » n’est pas une maladie ni un « syndrome », c’est plutôt une expérience que tout le monde peut subir à un moment ou à un autre.
En fait, si l’on en croit les chiffres, 62 à 70 % de la population auraient déjà expérimenté ce phénomène au moins une fois dans leur vie, selon le Journal of Behavioral Science.
Aussi, il semblerait que les femmes seraient plus concernées que les hommes.
Quels sont les signes courants du syndrome de l’imposteur ?
Voici quelques signes courants que l’on retrouve chez une personne touchée par le syndrome de l’imposteur. Identifiez-vous à travers eux pour savoir si vous êtes concernés par ce phénomène.
Vous vous mettez toujours une très grande pression
Si vous êtes un imposteur, toutes les tâches, même les plus insignifiantes, sont pour vous d’une importance capitale. Il n’est pas rare que vous passiez des heures à peaufiner un PowerPoint alors que ce dernier est destiné à une réunion de routine. Vous en faites de même pour réécrire un simple mail de réception. Dans votre vie privée, vous culpabilisez pour une simple oublie ou une petite maladresse. Bref, vous ne laissez aucune place l’erreur et vous le vivez très mal lorsque cela se produit.
Vous vous rabaissez en permanence
À force de douter constamment, vous vous enfermez dans un cercle vicieux de décrédibilisation. Que vous ayez du succès ou que vous essuyez un échec, vous tenez toujours le même discours : je n’ai pas été assez bon. Pire, vous n’hésitez pas à vous humilier et à vous dénigrer !
Vous avez peu confiance en vous
Votre entourage pense sincèrement que vous faites des choses extraordinaires, mais vous êtes souvent le seul à penser le contraire. Ce manque de confiance vous fait perdre vos idées en pleine réunion et vous fait abandonner vos projets parce que vous êtes persuadé que ces derniers manquent de pertinence.
Vous avez du mal à accepter les compliments
En tant qu’imposteur, vous avez du mal à concevoir qu’on puisse vous complimenter.
Parfois, vous aurez même tendance à rejeter un éloge avec scepticisme ou violence.
A tel point que, lorsque les gens vous complimentent, vous pensez qu’ils se moquent de vous ou le font tout simplement pour vous faire plaisir. L’image négative que vous avez de vous-même vous empêche de donner du crédit aux regards et à l’appréciation des autres.
Vous voulez que tout soit parfait
Vous faites de la perfection un but. Et pour atteindre ce but, vous travaillez de manière obsessive et effrénée. Ainsi, vous êtes celui qui arrive avant tout le monde au bureau et qui part le dernier. Vous ne laissez rien passer : la moindre imperfection, le moindre écart vous affectent fortement.
À quel risque s’expose-t-on ?
Le syndrome de l’imposteur peut avoir des conséquences relativement graves sur votre santé et votre bien-être.
A force de vous mettre la pression et de vous soumettre à un stress constant, ce dernier peut également nuire à votre entourage personnel.
Sur le plan professionnel, le syndrome de l’imposteur vous expose à deux risques :
- Le burn-out : en tant qu’imposteur que vous êtes, vous allez travailler excessivement dans le but de réussir une tâche. Si vous ne changez pas, cela vous mènera tôt ou tard au burn-out ;
- L’échec : quand on doute systématiquement, on s’adonne à la procrastination et on fuit la confrontation avec la tâche. Or, emprunter ce chemin conduira forcément à l’échec.
Que faire pour surmonter le syndrome de l’imposteur ?
Il est tout à fait possible de surmonter le syndrome de l’imposteur, voici nos conseils pour vous aider à y arriver plus facilement :
- Acceptez votre problème : pour vaincre un trouble, il faut déjà accepter le fait d’en être atteint. Si vous vous identifiez à travers l’un des points précédents, vous avez de grandes probabilités d’être soumis au syndrome de l’imposteur ;
- Parlez à vos proches : à la base, le syndrome de l’imposteur n’est qu’une manifestation de la peur de ne pas réussir. Confiez cette peur à d’autres pour vous délester de vos doutes ;
- Faites taire votre voix intérieure : le syndrome de l’imposteur a beaucoup à voir avec votre propension à vous parler vous-même. Pour surmonter votre syndrome, n’écoutez plus cette petite voix qui se met à dénigrer vos accomplissements. Comment ? En vous rappelant votre parcours, ces chemins que vous avez suivis pour arriver là où vous êtes ;
- Arrêtez de juger les autres : avec le syndrome de l’imposteur, « moins on juge, moins on aura peur d’être jugé ». Apprenez à faire confiance au jugement des autres, la terre n’est pas peuplée que d’imbécile. Si l’on vous a nommé à tel ou tel poste, cela veut dire que ceux qui vous choisissent estiment que vous pouvez accomplir les missions et les rôles qui vous seront attribués ;
- Acceptez-vous : pour dépasser votre syndrome de l’imposteur, acceptez d’être imparfait, acceptez d’être un humain normal.
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